Le chauffage pèse lourd dans le budget énergétique d’un foyer. Les factures montent, les enjeux environnementaux s’imposent, et la pompe à chaleur (PAC) s’impose comme l’alternative qui séduit de plus en plus de propriétaires soucieux de faire baisser leurs dépenses tout en réduisant leur impact écologique.
Fonctionnement d’une PAC
Pour comprendre l’intérêt d’une pompe à chaleur, il faut saisir son principe : elle récupère les calories disponibles dans l’air extérieur ou le sol, et les redistribue dans la maison via un réseau d’eau chaude ou des ventilo-convecteurs. L’efficacité de ce système se mesure grâce au fameux Coefficient de Performance (COP), qui, pour mériter le détour, doit afficher les valeurs suivantes :
Voici les seuils de performance habituellement retenus :
- COP d’au moins 3 pour un modèle air/air ;
- COP de 4 minimum pour une PAC sol/eau ;
- COP supérieur ou égal à 3,5 pour une solution géothermique.
Concrètement, une PAC produit entre 3 et 4 kWh de chaleur pour chaque kWh d’électricité consommé, là où une chaudière gaz plafonne à un rendement de 90 %. Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, un dossier complet est disponible sur ce site web.
Estimation de la consommation annuelle avec un chauffage gaz ou fioul
Imaginons une maison mitoyenne de 150 m², trois chambres, isolée selon RT2020, posée en région H1. Si elle fonctionne au gaz ou au fioul, la facture grimpe vite :
- 20 000 kWh de gaz nécessaires chaque année, pour une dépense de l’ordre de 1 800 € (source Ademe 2019) ;
- 12 000 litres de fioul, soit environ 2 500 € à raison de 0,21 €/litre (donnée UFC Que Choisir 2022).
Et si on bascule sur une PAC air/air ?
Maintenant, remplaçons le système existant par une pompe à chaleur air/air neuve, 3 kW, COP de 3. Les calculs sont limpides : il faudrait alors 6 667 kWh d’électricité par an, ce qui correspond à une facture d’environ 800 € au tarif bleu.
L’économie réalisée saute aux yeux : 1 000 € d’économisés chaque année par rapport au gaz, 1 700 € face au fioul. Autrement dit, la pompe à chaleur permet de réduire d’au moins la moitié le poste chauffage.
La question de la rentabilité
Installer ce type d’équipement représente un investissement : autour de 8 000 € HT pour ce cas de figure. Grâce à MaPrimeRénov’ (environ 3 000 €) et aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE, compter 1 500 €), le reste à payer tombe à 3 500 €. Avec une économie annuelle pouvant aller jusqu’à 1 700 €, le retour sur investissement se fait sentir en deux à trois ans. Ensuite, chaque année, c’est autant d’argent qui ne s’envole plus dans la chaudière.
D’autres atouts à ne pas négliger
Les pompes à chaleur ne se contentent pas de faire baisser la facture. Elles offrent aussi plusieurs avantages concrets, parmi lesquels :
- Production d’eau chaude sanitaire ;
- Mode réversible pour chauffer ou rafraîchir selon les saisons ;
- Entretien facilité.
Ce système s’avère aussi bien plus respectueux de l’environnement. Puisant leur énergie directement dans les ressources renouvelables, les PAC contribuent à limiter les émissions liées au secteur du bâtiment, qui pèse pour un quart des rejets de gaz à effet de serre dans l’Hexagone.
Ce qu’il faut anticiper avec une PAC
Malgré leurs atouts, les pompes à chaleur comportent quelques limites à garder en tête :
- Perte de rendement en cas de températures négatives soutenues ;
- Travaux parfois importants pour installer une PAC sol/eau ;
- Unité extérieure parfois encombrante ;
- Éventuelles nuisances sonores ;
- Investissement de départ non négligeable.
Opter pour une pompe à chaleur demande donc une vraie réflexion, en tenant compte à la fois des caractéristiques propres à chaque logement et des besoins des occupants.
Face à la hausse continue des énergies fossiles et à la nécessité de rénover nos habitats, la pompe à chaleur s’impose comme un choix de plus en plus rationnel. Reste à franchir le pas, et voir sa facture reculer pendant que la chaleur s’installe durablement à la maison.
